De l'aube de l'aléatoire
L'existence m'anime de ses nuances de gris et de son monochrome boueux depuis les prémices de mes interrogations sociétales, mettons une bonne décennie. J'arrive à saturation, c'est avéré; et c'est ici que je m'échignerai à invalider les délicieux parasites qui font ma fainéantise congénitale, à commencer par la culture entretenue du non-choix et des paradoxes narcissiques que je brandis sans fierté, boucliers de bois tellement fissurés par les rochers acérés de ma misanthropie que mes yeux recommencent à s'embrumer.
Les journées sont sur courant alternatif, branchées aux humeurs du soleil, l'occasionnel électrisant dépend de la conduction des rosées et des ascendances éoliennes. Les autres n'ont pas l'air de s'en soucier; l'univers pourrait être en train d'imploser, strident et chaotique, qu'ils n'auraient tout de même en tête que les arbitraires de leurs monnaies et leurs scolaires.
Mais s'il y a bien une vérité qu'on ne m'enlèvera pas de l'esprit, tout résolu que je suis, c'est qu'il vaut mieux être sans le sou que sans le rêve.
... Et me perdre en digressions, au fil d'une plume dans laquelle je n'ai jamais eu la moindre confiance authentique, est un exercice d'une difficulté (déjà) confondante.